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Apologie du terrorisme, dégradations et menaces : un fiché S condamné à un an ferme


Apologie du terrorisme, dégradations et menaces : un fiché S condamné à un an ferme
PAPEETE, le 22 octobre 2018 - En avril dernier, alors qu'il comparaissait devant le tribunal correctionnel, le prévenu avait tenu des propos faisant l'apologie du terrorisme avant de casser la barre du tribunal. Lors de son retour à Tatutu, il s'en était pris aux gardiens qu'il avait menacés. Pour cette série de faits, l'homme, qui était jugé en état de récidive légale, a été condamné ce lundi à deux ans de prison, dont un an avec sursis.

Augustin M. est un détenu fiché S dont on entend souvent parler. En avril dernier, lors de sa comparution devant le tribunal correctionnel pour des menaces et des dégradations, l'homme s'était violemment emporté en s'écriant « vive l'Etat islamique, vive le Djihad et vivent les attentats en France ». Fou de rage à l'écoute des réquisitions du procureur de la République, il avait mis un coup de pied dans la barre du tribunal. Ramené au centre de détention de Tatutu, il avait ensuite craché sur les gardiens en les menaçant.

« Troubles de la personnalité psychopathique »

Le prévenu, âgé de 26 ans, comparaissait donc ce lundi devant le tribunal correctionnel pour répondre de cette série d'infractions. À la barre, le jeune homme, décrit par l'expert psychiatre comme un individu souffrant de « troubles de la personnalité psychopathique », s'est montré relativement calme et s'est très peu exprimé.

Fiché S depuis sa radicalisation en maison d'arrêt, Augustin M a vécu une enfance « difficile ». Adopté par un couple de métropolitains, le jeune homme a rejoint Tahiti à l'adolescence. Au fenua, il est devenu SDF et s'est rendu coupable de « petits actes de délinquance » qui se restreignaient à des vols. Incarcéré, il s'est radicalisé et il a alors sombré dans une logique de rébellion constante. Bien que son dernier larcin remonte à 2012, l'homme est d'ores et déjà condamné jusqu'en 2022 pour des faits similaires à ceux jugés aujourd'hui.

Pour le procureur de la République, « le ministère public ne peut raisonnablement pas requérir une peine inférieure à la dernière prononcée », c'est à dire 24 mois. Le magistrat observe que le prévenu, qui « ne semble pas vraiment au fait des pratiques de l'islam » a basculé dans une « violence contre les autres et contre lui-même. »

Pour la défense, Me Aureille indique que son client n'est pas « en mesure de réaliser ce qu'il fait ». L'avocat évoque un « imam autoproclamé » qui avait tenté de construire un centre culturel à Papeete en 2012. Alors qu'il explique que cette initiative a été « rejetée par la société polynésienne » car elle était provocante, le prévenu s'adresse au président du tribunal en lui faisant remarquer que son avocat « parle trop ». Visiblement, le jeune homme apprécie peu que l'on aborde ce sujet. Afin que l'audience se poursuive dans la sérénité, le prévenu quitte la salle.

Après avoir délibéré, les magistrats le condamnent à deux ans de prison, dont un avec sursis avec une mise à l'épreuve de trois ans et un obligation de se soigner.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 22 Octobre 2018 à 16:47 | Lu 4179 fois